Le défi, le premier plaisir
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Prysmian Ocean Racing
Presque à mi-chemin entre les Kerguelen et le cap Leeuwin ce vendredi, Giancarlo poursuit sa route, propulsé entre 18 et 20 nœuds de moyenne par un flux de secteur sud-ouest soufflant à 25 nœuds, toutefois marqué par de nombreux grains. « On est toujours sur le dos de la dépression qui se trouve dans notre sud-est et qui est en train de se combler à 1000 hPa », a détaillé le skipper de Prysmian Group, un poil contrarié, ce matin, par la cuisson ratée de ses pâtes. « Elles ne sont pas al dente ! C’est la première fois depuis le début du Vendée Globe que je les mange trop cuites et ce n’est vraiment pas bon ! », a commenté le navigateur italien, non sans humour, avant d’évoquer les plaisirs d’un tour du monde. « Le premier, c’est le défi. Le fait de se confronter à quelque-chose d’extraordinaire, même s’il n’a pas de mesure possible avec l’océan. Je sais très bien sa monstruosité et sa force. J’ai la chance de pouvoir faire un voyage prodigieux, des découvertes et une régate en même temps, puis d’essayer de trouver un chemin pour passer car, on le sait tous, c’est avant tout la mer qui décide. Si elle choisit de nous envoyer une prune puissante, tout peut s’arrêter du jour au lendemain », souligne le Florentin qui ne minimise pas les éléments qui l’entoure. « On ne va pas se le cacher, les journées sont parfois longues. Dans l’Indien, on ne fait pas les changements de voiles comme on le fait dans le golfe de Gascogne où on est capable d’effectuer quatre changements de toile en 24 heures. Là, on se contente avant tout de rouler puis de dérouler car les conditions ne permettent pas d’aller à l’avant du bateau. Quoi qu’il en soit, j’ai conscience de vivre quelque chose d’extraordinaire. Quelque chose de nouveau dont il faut profiter. Avant de partir, j’avais fait en sorte de ne rien imaginer de mon Vendée Globe pour ne pas avoir de déceptions et garder les surprises. Je continue de fonctionner de cette manière tant que je suis dans l’expérience. »