Croire en ses choix et apprendre des difficultés
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Prysmian Ocean Racing
Ce mardi 12 novembre, à 4h41 (heure française), Giancarlo Pedote et Anthony Marchand ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, bouclant ainsi les 4 350 milles du parcours en 17e position. Une place qui ne correspond évidemment ni à leurs attentes, ni à leur potentiel, mais les deux co-skippers de Prysmian Group, qui ont fait preuve d’audace en choisissant une option ouest finalement bien mal récompensée, ont aussi démontré toute leur persévérance en réalisant la moitié de la course à « cloche-pied » après un choc avec un objet non-identifié au niveau de Cap Vert. C’est, en effet, privé de son foil tribord et avec un safran endommagé que le binôme a terminé l’épreuve. Reste que si le classement n’est pas celui escompté, l’expérience a été riche pour le duo, et en particulier pour le navigateur Italien qui a non seulement cumulé de précieux milles en vue de sa qualification au Vendée Globe, mais aussi continué d’apprendre son bateau.
« Le fait d’arriver à Salvador de Bahia est évidemment une sorte de soulagement. L’option ouest que nous avons tentée comme quatre autres bateaux, s’est révélée éreintante, à la fois pour le bateau et pour les bonshommes car nous avons fait énormément de près dans des conditions de vent et de mer difficiles, mais en plus, elle ne s’est finalement pas révélée payante. On savait, dès le départ, que l’on s’engageait sur le chemin le plus compliqué, mais ça avait été un choix réfléchi, réalisé en accord avec notre météorologue la dernière nuit avant de quitter Le Havre. On a suivi notre plan initial sauf que le phénomène météo que l’on attendait ne s’est jamais produit. Evidemment, ça a été une grosse déception », a commenté Giancarlo Pedote, qui a alors encaissé un retard de plus de 400 milles sur la tête de flotte, mais qui s’est cependant accroché pour revenir au score, comptant notamment sur le fameux Pot-au-Noir pour redistribuer les cartes. C’était toutefois sans compter sur un nouveau coup du sort, à la latitude du Cap Vert, peu après la mi-parcours. « Alors qu’on évoluait par 13°N et que l’on filait à plus de 15 nœuds de moyenne dans les alizés que l’on était content de retrouver enfin, on a entendu un grand « bam ». A ce moment-là, on était tous les deux à l’intérieur du bateau, concentré à la table à carte. D’un coup, le bateau s’est arrêté. On a constaté que le foil tribord était brisé et que le safran du même côté était endommagé. Ça nous a donné un gros coup au moral », a détaillé le skipper de Prysmian Group qui a alors réalisé les contrôles techniques appropriés, et ainsi pu déterminer avec son équipe à terre que la suite de sa navigation n’était pas compromise.
Une expérience riche à tous les niveaux
« Dès lors, la course n’a cependant plus été la même. Sans foil tribord, en sachant que toute la deuxième moitié de la transat allait se faire en bâbord amure, on s’est clairement retrouvé avec la mauvaise chaussure. C’est le destin car c’est quelque-chose que l’on n’a pas pu contrôler. On a poursuivi notre course, mais en mode dégradé, ce qui explique notre vitesse, moins élevée que nos concurrents », a souligné Giancarlo qui, comme Anthony, s’est battu jusqu’au bout pour faire avancer sa machine au mieux. « On a tenté une multitude de configurations différentes : ballasts pleins, vides ou à moitié pleins, quille plus ou moins droite… Il n’empêche qu’on n’a jamais retrouvé de plan antidérive. Le bateau n’a ensuite plus avancé qu’en crabe », a déploré le skipper Italien qui a définitivement fait preuve de courage, de détermination mais aussi de résilience pendant cette Transat Jacques Vabre, des valeurs partagées par Prysmian Group et l’esprit #4people. « En course au large, c’est ainsi. On peut passer de l’euphorie à la tristesse en une fraction de seconde, mais il faut savoir se battre et rebondir pour avancer. C’est sûr que le plan de la performance, une 17e place, ce n’est pas ce que l’on venait chercher, et ce n’est pas si facile à accepter, mais ce que je retiens de cette course, c’est qu’elle a été une super expérience. Il a beaucoup de positif. Je ne regrette pas notre option ouest car elle m’a permis d’être confronté à des conditions rudes sur une longue durée et l’IMOCA est une classe on l’on progresse avec l’expérience. J’ai appris énormément de choses et j’ai pu définir différents axes de réflexion et d’amélioration en vue du Vendée Globe », a ajouté Giancarlo, le regard d’ores et déjà tourné vers 2020.
Ils ont dit :
Anthony Marchand, co-skipper de Prysmian Group : « La course a été un peu plus longue que prévue, mais humainement, elle a été super enrichissante. Avec Giancarlo, on s’est super bien entendu malgré toutes ces péripéties. Ça a été une belle expérience. Moi, mais surtout lui, avons appris plein de choses sur le bateau. Il a également cumulé de précieux milles pour sa qualification au Vendée Globe, contrairement à certains. C’est sûr que 17e, ce n’est pas la place que l’on voulait faire au départ mais c’est ainsi. Notre option ouest aurait pu être un joli coup mais à mesure que l’on a avançé, le porte s’est refermée. Très vite, on s’est retrouvé bloqué et on a fait du près pendant une semaine. On s’est retrouvé en bottes et en ciré à planter des pieux pendant que les copains au sud étaient en short et en teeshirt dans les alizés bien établis. Ça a été hyper dur pour le mental, mais on est resté soudés et on n’a jamais lâché le morceau, même ensuite avec ces problèmes de foil et de safran. »
Francesco Zecchi, Directeur Marketing de la Région Europe Sud du Groupe Prysmian : « Le choix tactique de Giancarlo et Anthony de se rendre dans l’ouest pour tenter de prendre la tête avant les autres reposait sur des prévisions météorologiques qu’il étudiait depuis longtemps et, comme il le savait bien, non sans risques. Un choix courageux qui souligne l'esprit de compétition de Prysmian Group. Malgré les évolutions météorologiques qui se sont montrés défavorables à ce choix, Giancarlo et Anthony ont réussi à retrouver la bonne trajectoire en sachant exploiter efficacement les alizés. Nous sommes très fiers de cette épreuve où Giancarlo et Anthony ont réussi à surmonter plusieurs moments critiques, tels que l’impact inattendu avec un OFNI. Cet épisode a provoqué plusieurs échecs, notamment l'impossibilité d'utiliser le foil tribord, empêchant le bateau d'atteindre tout son potentiel. Savoir faire des choix courageux et surmonter des moments difficiles représentent pleinement l’esprit du Prysmian Group et l’esprit #4people que nous voulons transmettre avec ce projet : valeur, résilience et détermination. »