Cap sur le Brésil !
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Prysmian Ocean Racing
Comme prévu, ce dimanche à 13h15, le coup d’envoi de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre a été donné en baie de Seine. Comme leurs concurrents, Giancarlo Pedote et Anthony Marchand ont alors mis le cap sur Etretat afin de parer une bouée spectacle avant d’attaquer franchement les 4 350 milles du parcours à destination de Salvador de Bahia, au Brésil. Et si c’est au près qu’ils ont débuté leur course, c’est ensuite au portant dans un vent qui doit se renforcer graduellement jusqu’à 25 nœuds et plus dans les rafales, que le duo de Prysmian Group et les autres tandems en lice ont pointé leurs étraves en direction de la pointe Bretagne. De quoi garantir une sortie de la Manche express avant une première grosse complication, ce début de semaine. En cause : une grosse dépression actuellement plantée au milieu de l’Atlantique Nord. Un système stationnaire qui barre littéralement la route, et donc susceptible d’ouvrir différentes trajectoires, voire même d’éclater la flotte. Pour ce qui le concerne, le binôme italo-français, qui ne perd pas de vue que ses principaux objectifs sont de finir la course avec un bateau en bon état et d’engranger à la fois des milles et de l’expérience pour le Vendée Globe, a d’ores et déjà son schéma de course bien en tête.
« Une transat ne ressemble à aucune autre », avait expliqué Giancarlo Pedote quelques jours avant le départ, alors qu’il évoquait ses deux premières participations à la Transat Jacques Vabre. C’est un fait et la situation météorologique actuelle, quelque peu inhabituelle en Atlantique Nord, est bien là pour le rappele.
« Traditionnellement à cette saison, les perturbations balaient l’Atlantique, permettant, au passage des fronts, de gagner vers l’ouest puis le sud pour les skippers. Cette année, la grosse dépression est stationnaire et forme une vraie situation de blocage », explique Richard Silvani de Météo France. Cette zone fermée de basse pression atmosphérique, le skipper du 60 pieds aux couleurs de Prysmian Group et son co-skipper, Anthony Marchand, l’ont dans le collimateur depuis plusieurs jours déjà, bien conscients qu’il s’agit là potentiellement d’un premier gros point de divergence en termes de trajectoires. « On est effectivement restés très focus sur les fichiers. On a décortiqué chaque nouveau modèle afin de bien mentaliser le parcours, d’avoir en tête chaque phase et d’être dans le bon rythme », a commenté Giancarlo avant de quitter les pontons havrais, ce dimanche.
« La situation n‘est pas encore bien calée, même si on a les grandes lignes. Le positif, c’est que les premières 24 heures de course s’annoncent sympas, avec des conditions portantes pour « démancher », même si l’on va se retrouver avec du vent contre-courant au niveau de la pointe du Cotentin et du raz Blanchard. Cela va sans doute nous obliger à aller jouer dans les cailloux, un peu en mode Figaro, même si avec un IMOCA, il faut naturellement être un peu plus prudent compte-tenu de l’important tirant d’eau du bateau (4,5 mètres, ndlr). A mesure que l’on va progresser vers la pointe Bretagne, le vent va continuer de forcir, puis il faudra faire le tour d’une première dépression avant d’arrivée d’une deuxième juste derrière. Ce sera une phase importante car il faudra faire des choix et pour l’heure, les routages divergent franchement », a souligné Anthony qui pourrait alors choisir de gagner vers le sud ou de contourner le système par l’ouest.
Faire sa course
Verra-t-on alors la flotte s’éclater ? Certains prendront-ils effectivement le risque de considérablement rallonger la route et d’aller des vents très soutenus ? Les questions restent ouvertes, mais dans la tête de Giancarlo, même si aucune option n’est à exclure, il n’est cependant pas question d’aller prendre des risques déraisonnés. « Pour nous, les objectifs sur cette transat sont de réussir à mener le bateau à 100% de ses polaires (comprendre à 100% de son potentiel, ndlr), de naviguer toujours avec les bonnes voiles, de faire les bonnes trajectoires et de terminer avec une monture en bon état au Brésil », a détaillé le marin Italien qui ne souhaite pas se donner d’objectif précis en termes de résultat.
« Il y a cinq bateaux neufs au départ qui, selon les conditions, sont capables d’avancer entre 3 et 5 nœuds plus vite que le nôtre. On sait depuis le départ qu’il va y avoir deux, voire trois courses dans la course. On va tâcher de faire au mieux avec l’arme que l’on a, sans perdre de vue que cette Jacques Vabre est une épreuve comptant pour la qualification au Vendée Globe et qu’il est donc très important de la terminer », a avancé Giancarlo dont l’esprit de compétition n’est toutefois plus à prouver.
« Je pars dans le même état d’esprit que lors de la Bermudes 1000 Race (épreuve dans laquelle il a terminé 3e en solitaire en mai dernier, ndlr) et comme lors de toutes les courses auxquelles je participe. Je veux évidemment donner du sens à cette expérience et continuer d’aller de l’avant », a terminé Giancarlo Pedote qui devrait, selon les derniers routages, mettre entre 14 et 15 jours pour rallier Salvador de Bahia.