Au point Nemo !
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Prysmian Ocean Racing
Ce mercredi, Giancarlo Pedote évolue 300 milles au sud du point Nemo, du point le plus retiré du globe et le plus isolé de toutes terres. Le mythique cap Horn, distant de 1 700 milles, se profile néanmoins doucement à l’horizon mais l’océan Pacifique n’a pas fini de jouer des tours aux marins du Vendée Globe. Le groupe de tête, dont fait partie le skipper de Prysmian Group, va devoir composer, dès demain, avec une dépression secondaire qui va générer des vents fort à l’approche de la Terre de Feu. La célèbre pointe, chargée en histoire maritime et en mystères, s’annonce donc fidèle à sa réputation. A coup sûr elle sera un marqueur dans la carrière du navigateur Italien, qui devrait le déborder entre dimanche et lundi prochains.
Le point Nemo est un passage mythique qui renvoie à l'imaginaire de nombre de marins. Nommé ainsi en référence au célèbre capitaine du Nautilus, créé par Jules Verne dans son roman « 20.000 lieues sous les mers », il désigne le pôle maritime d'inaccessibilité. Pour preuve : la terre émergée la plus proche est d’île Ducie, un atoll inhabité situé à … 2 688 kilomètres. « Même si actuellement la situation météo est compliquée, la faute à de nombreux grains et une mer vraiment très courte et hachée, ce qui me demande énormément de concentration, le fait de me trouver à proximité de ce point Nemo me fait quelque chose dans la tête. C’est un repère symbole d'éloignement absolu et il ne laisse évidemment pas indifférent », a commenté Giancarlo Pedote, malgré tout heurté par le fait de savoir que ce point est également une décharge spatiale. Car c’est un fait, en raison de son éloignement, de nombreux débris spatiaux y sont « enterrés ». Entre 250 et 300 engins spatiaux en fin de vie s'y trouveraient, dont la station spatiale soviétique Mir ou les restes de la station spatiale chinoise Tiangong-1. « C’est flippant de savoir que l’homme a eu la mauvaise idée de se servir de ce point comme cimetière d’objets spatiaux. Aujourd’hui, avec la technologie que l’on a, on pourrait plutôt chercher à les faire s’écraser dans le désert et ensuite aller les récupérer plutôt que de les laisser polluer le fond de la mer », a ajouté le skipper de Prysmian Group, toujours particulièrement préoccupé par la sauvegarde de l’environnement.
La fin du tunnel austral
A présent, le fameux cap Horn ne se trouve plus qu’à 1700 milles de son étrave. Cette dent volcanique à la pointe sud du Chili est toujours un signe de délivrance pour les marins qui viennent de vivre « cachés » plus d’un mois dans ce tunnel austral que sont les océans Indien et Pacifique. « Franchement, j’ai hâte de passer le Horn. J’ai hâte de remonter le long de l’Argentine. Les hommes sont fatigués et les bateaux aussi. Retourner dans l’Atlantique va assurément procurer de belles sensations. On va retrouver le soleil et des températures un peu plus humaines. Sortir un peu de l’humidité et du froid. Cela va forcément donner un bon coup de boost au moral », assure Giancarlo qui se prépare néanmoins à une approche tonique, voire musclée de la Terre de Feu puisque des vents d’ouest entre 35 et 45 nœuds avec des rafales à 55 nœuds et des vagues de 6 à 7 mètres sont annoncés pour la fin de semaine sur zone. « On risque tous d’être un peu sous pression avec la baston et l’on risque, par conséquent, d’avoir du mal à profiter de l’instant où on va le déborder mais je sais que, malgré tout, ce sera un moment fort », a indiqué le Florentin qui estime franchir le troisième et dernier grand cap de son tour du monde entre le 3 et le 4 janvier prochains avec à peine une journée de retard sur le leader. Un écart insignifiant à ce stade de la course qui laisse augurer d’une remontée de l’Atlantique palpitante. La belle aventure se poursuit !