En mode 4x4

Alors que les leaders ont avalé 40% du parcours du Vendée Globe et que le cap Leeuwin se profile doucement à l’horizon, la situation reste chaotique dans l’océan Indien qui aura décidément malmenés les marins de bout en bout. « Actuellement, le vent passe de 15 à 30 nœuds. Impossible d’être bien toilé », a expliqué Giancarlo Pedote, ce samedi matin, toujours accroché à la 10^e place au classement. « La mer est toujours dégueulasse et à chaque fois qu’un grain passe, elle se démonte encore plus. J’ai l’impression d’être dans un 4x4 sur les pistes cabossées du désert Camerounais. C’est la même histoire, sauf que je suis en mer », a détaillé le skipper de Prysmian Group, se remémorant alors un voyage de deux mois dans ce pays d'Afrique centrale en l’an 2000, effectué en solo et en mode « sac à dos ». Si la situation est donc loin d’être confortable et lui demande une grande concentration, Giancarlo a toutefois une grosse pensée pour Fabrice Amedeo, contraint à l’abandon hier dans ce tour du monde après la perte de ses ordinateurs de bord, puis pour l’équipage de Thomas Coville obligé de renoncer, hier aussi, à sa tentative de Trophée Jules Verne, la faute à de soucis de safran.  « Avec Fabrice, nous avons disputé ensemble la Transat Jacques Vabre en 2007. Nous avons gardé une belle relation et j’ai échangé hier avec lui afin de lui apporter mon soutien. Je suis aussi très embêté pour Thomas. C’est quelqu’un que j’apprécie, un mec très sympa. C’est une déception de voir sa tentative avorter d’autant qu’il était déjà loin. C’est dommage, vraiment dommage », a commenté le Florentin qu’un tour du monde en équipage pourrait bien faire rêver également. « Je vais déjà faire en sorte de boucler mon premier tour du monde en solo, mais si une opportunité se présentait un jour, je la poserais sur la table pour l’étudier, évidemment. Je n’exclus rien a priori. »