Bientôt le Pacifique…
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Prysmian Ocean Racing
A la longitude de la Tasmanie ce vendredi, Giancarlo Pedote navigue désormais dans les Cinquantièmes hurlants, synonymes de vents violents et de grosse mer. Pour l’heure, si les conditions sont plutôt clémentes, le gros changement pour le skipper de Prysmian Group est indiscutablement la chute vertigineuse des températures de l’air et de l’eau qui avoisinent maintenant le zéro. Le froid devient donc un nouvel adversaire pour le navigateur qui affiche néanmoins une grande forme d’autant que bientôt, aux alentours du 180° méridien, il va faire son entrée dans l’océan Pacifique et ainsi entamer un nouveau chapitre de sa fantastique aventure autour du globe.
« Ça commence à cailler pas mal ! », a commenté Giancarlo Pedote qui progresse depuis peu dans les Cinquantièmes hurlants, un univers singulier, un territoire hostile où les éléments règnent en maîtres sur une nature restée intacte et insoumise. « Il faut s’adapter et changer quelques habitudes », avoue le navigateur italien de retour dans sa cellule de vie après un saut dans le cockpit. « Je viens de faire quelques tours de colonne de winch pour me réchauffer et je vais manger pour me réchauffer encore un peu. Ensuite j’irai dans ma bannette où j’ai troqué ma couette contre mon sac de couchage pour être moins gelé et pouvoir dormir. J’aime moins car dedans je me sens comme un saucisson et donc moins réactif, mais je n’ai pas le choix ! Il y a dans l’air une humidité que l’on n’arrive pas à évacuer et qui nous pénètre jusqu’aux os », a détaillé Giancarlo dont la monture file actuellement à plus de 16 nœuds de moyenne, dans des conditions nettement plus agréables que ces derniers jours, au beau milieu de l’Indien. « Ça fonce toujours mais la mer est mieux rangée et, par conséquent, plus maniable. Il faut en profiter pour lâcher les chevaux ! », a indiqué le Florentin qui cravache dur et qui a ainsi repris une quinzaine de milles, ces dernières 24 heures, à Isabelle Joschke, son adversaire directe.
…et la mi-course
« Je suis poussé par un front froid qui avance grosso modo à la même vitesse que moi », a détaillé Giancarlo qui se réjouit de voir l’océan Pacifique se profiler à l’horizon. « C’est quelque chose d’important d’un point de vue psychologique. Quitter l’Indien et rentrer dans ce nouvel océan va me mettre un coup de boost au moral d’autant que l’antiméridien est le synonyme de la mi-course », précise Giancarlo qui peine à réaliser qu’il est en mer depuis 40 jours maintenant. « Ce Vendée Globe est vraiment un voyage de fou et il me reste un paquet d’aventures à vivre ! Je suis content d’être là où je suis, et content d’avoir réussi à bien prendre soin de mon bateau jusqu’ici car il est en pleine forme », a avancé le skipper du 60 pieds IMOCA aux couleurs de Prysmian Group et d’Electriciens sans frontières, toutefois un peu circonspect concernant l’avancée des troupes. « A cette date, je pensais qu’on en aurait déjà fini avec l’Indien. Il y a quatre ans, lors de la dernière édition du Vendée Globe, le groupe de tête progressait déjà à plein badin dans le Pacifique. J’ai hâte de le découvrir. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Ce sera la surprise car je n’ai pas voulu qu’on m’en dise trop avant de partir. A mon sens, il y a certaines choses qu’il faut toucher du doigt seulement par soi-même ».